Réactions vives au budget fédéral par le milieu des arts de la scène en milieu minoritaire francophone
Réactions vives au budget fédéral par le milieu des arts de la scène en milieu minoritaire francophone
Communiqué rédigé par Scènes francophones (Réseau Ontario, Réseau des grands espaces, RADARTS) et l’ATFC
Au nom de Scènes francophones (Réseau Ontario, Réseau des grands espaces, RADARTS) et de l’ATFC (association des théâtres francophones du Canada), nous souhaitons exprimer notre déception face à la déconsidération du gouvernement fédéral pour le secteur des arts de la scène. En effet, lors du dévoilement du budget fédéral du 28 mars dernier, c’est tout un pan du secteur des arts et de la culture qui a été mis au ban, malgré notre mise en garde et notre cri d’alarme lancés depuis le début de l’hiver 2022 avec la campagne #avenirduspectacle.
Qui sommes-nous ?
Nos quatre organismes œuvrent ensemble à la vitalité des arts de la scène en milieu francophone minoritaire. Nos membres diffuseurs, qui comprennent : des salles de spectacles, des centres communautaires, des sociétés culturelles, des compagnies de théâtre, etc. ont pour but de faire rayonner les artistes du secteur du spectacle vivant au Canada. Nos membres sont des chaînons essentiels de la culture qui sont très souvent peu considérés, voire oubliés. Pourtant, si le secteur de la diffusion s’écroule, c’est toute la chaîne des arts et de la culture qui s’affaiblit. Ce sont nos communautés qui n’auront plus d’accès aux arts et à la culture. Ce sont nos artistes et nos travailleurs et travailleuses culturel.le.s qui n’auront plus de revenus.
Pourquoi nous élevons à nouveau la voix aujourd’hui ?
Le nouveau budget fédéral laisse tout un pan du secteur du spectacle pantois, sans plans pour la croissance et la résilience du milieu. Des coupures se font sentir directement dans le financement de bases des organismes, ce qui laisse un goût amer après avoir été soutenu durant la pandémie. Le Fonds du Canada pour la présentation des arts (FCPA) a reçu des fonds supplémentaires en 2019. Fonds pour lequel nous avons été et sommes encore très reconnaissants, car il nous a permis de survivre et de poursuivre la réalisation de nos missions. Cela dit, ces fonds supplémentaires ont non seulement été abolis, mais tout porte à croire que le FCPA va tomber en chute libre après 2024. Cette annonce est d’autant plus difficile à digérer après avoir fait une campagne de sensibilisation durant les derniers mois de l’année 2022 auprès du ministère de Patrimoine canadien.
Les chiffres
Ce silence radio pour le FCPA nous annonce clairement que son enveloppe budgétaire diminuera de 8 millions de dollars par année à compter du 31 mars 2024, soit une chute de 36% par rapport à 2018. Pourtant, 28% des amateurs et amatrices de spectacles ne sont toujours pas retournés en salle, le BIP du spectacle sur scène demeure à 10,7% d’une reprise complète et le coût de la vie a augmenté de 12,5% en trois ans*. Durant notre campagne de sensibilisation #avenirduspectacle menée par CAPACOA, nous soutenions la demande de : pérenniser les fonds supplémentaires (8 millions), d’ajouter 21 millions de dollars par année au FCPA et d’ajouter 9 millions de dollars par année au DCAP (Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine). En réponse à cela, seul le DCAP voit ses fonds supplémentaires prolongés. RADARTS a déjà eu un retour du FCPA lui annonçant une baisse de 20% de financement de base pour l’année 2024-2025.
*Informations et chiffres tirés du site internet de CAPACOA
En conclusion
Nous sommes donc extrêmement alarmés par cette situation qui s’annonce plus catastrophique que prévue. Pourquoi est-ce grave de ne pas avoir ce financement de base revu à la hausse et pérennisé ? Parce que cela implique que le secteur continue encore de se fragiliser. De plus en plus de personnes autrefois motivées et moteurs de l’industrie perdent foi dans le métier et quittent le secteur. Parce qu’il manque cruellement de ressources humaines pour faire fonctionner les organismes et assurer leur professionnalisme. Reconnaître l’importance de ce secteur et maintenir sa santé afin qu’il puisse engager du personnel à des salaires raisonnables, c’est faire vivre les arts dans nos régions. Or, c’est tout le contraire qui se produit avec les choix de financement annoncés.
Nos communautés ne pourront pas profiter de cet investissement si elles n’ont pas accès aux ressources nécessaires pour mener à bien ces projets.